dimanche 11 février 2007

Le futur de nos assiettes... ou le présent.

Dans le courant de la semaine est passé sur la chaîne Planète un documentaire absolument ahurissant sur ce qui est ajouté dans les plats qu'on mange un peu tous les jours, et les conclusions à en tirer ne sont pas glorieuses.

Ce documentaire, produit par la BBC (ces cons-là, ils savent faire du journalisme d'investigation, c'est du très haut de gamme), montrait le parcours d'une journaliste et de son complice qui tentait de confronter d'un côté un patron d'une entreprise allemande qui prétendait déjouer les contrôles des services sanitaires de la communauté européenne, et de l'autre un spécialiste du service en question, afin de lui demander la faisabilité de la chose.

Voici quelques détails : la journaliste s'est fait passer pour une cliente potentielle d'une entreprise qui produit entre autres un additif que l'on injecte aux poulets, une sorte de cocktail protéiné pour les faire grandir plus vite, les "gonfler" un peu, un truc du genre, j'ai plus tous les détails. La journaliste a essayé d'en savoir un peu plus sur la composition de ce truc, et les garanties qu'il peut offrir, le tout en caméra cachée.

A ce stade de ma description, je voudrais dire un mot sur le patron de la boîte en question. Il entre parfaitement dans la catégorie de ces gens qui ont le mental de leur physique. En gros, rien qu'à voir sa tête, on devine le mec louche. L'oeil vicieux, le regard de travers, le rictus provocateur. On a beau dire, au nom du politiquement correct, que ça n'a rien à voir, je suis désolé, il y a des gens qui ont le mental de leur physique, qu'on le veuille ou non. Et là, c'était vraiment flagrant.

Le mec expliquait, à force d'être cuisiné, qu'il ne garantit pas qu'il n'y a que du poulet dans son additif (sous-entendu, il peut très bien y avoir du boeuf, du porc, ça m'étonnerait que ce soit autorisé en Europe, ne serait-ce que pour des raisons sanitaires.

Mais le plus hallucinant, c'est que le big boss, qui gardait une partie du processus de fabrication secrète, annonçait sans vergogne que son procédé était capable de déjouer les contrôles effectués par les services sanitaires. Le procédé consiste à manipuler l'ADN des protéines utilisées afin de ne laisser plus qu'une seule paire de base, de sorte que l'ADN n'est pas recombinable, et qu'il n'est pas possible de déterminer de quel animal il vient. La journaliste a confronté cela à l'expert, qui a répondu : "Je crois qu'il s'avance un peu quand il dit qu'il peut déjouer nos contrôles, mais en effet, avec une telle manipulation, on ne peut pas déterminer l'origine d'une protéine".

La journaliste a demandé aussi : "Comment cela se fait-il que ce soit nous qui mettions le doigt sur une telle pratique ? C'est normalement de votre ressort de contrôler ces entreprises pour vous assurer qu'elles ne font pas n'importe quoi.". Ce à quoi l'expert à répondu : "Fournissez-nous des preuves de ce que vous avancez, et nous pourrons intervenir, sans cela, notre action est très limitée". En fait, je pense qu'ils ne contrôlent que le produit fini "l'additif", mais pas son processus et pas sa finalité. Du coup, si les contrôles effectués répondent à un schéma connu, une fois qu'on a trouvé un moyen de le contourner, on peut tout se permettre.

Cela fait un peu froid dans le dos, de savoir qu'on pourrait attraper un jour la maladie de Creutzfeldt-Jacob (version humaine de l'ESB, la maladie de la vache folle), même si on ne consomme que du poulet. On sait de moins en moins ce qu'il y a dans nos assiettes, et des entreprises travaillent en permamence et font même de leur fonds de commerce la fraude alimentaire, s'assurant qu'on en sache le moins possible, fraude prétendue indétectable et rendant tous les contrôles si rassurants caducs.

Alors on pourrait se dire qu'il reste la nourriture "BIO", supposée exempte de ce genre d'additif. En est-on vraiment sûr ? Et qui sait ? Si on arrive à masquer l'origine d'un additif, ne pourrait-on pas masquer l'additif lui-même ?

Je ne serais pas surpris d'apprendre que le chef de cette entreprise est végétarien.

Allez, un bon poulet rôti demain midi, ça va le faire, j'espère juste n'en garder aucune séquelle.....séquelle.....séquelle.....séquelle.....séquelle.....séquelle.....

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