samedi 10 février 2007

Le plus beau métier du monde

J'ai appris par la radio cette semaine qu'une institutrice s'était faite agresser par le grand frère d'un de ses élèves et un autre gars, une agression paraît-il assez violente. Le gamin de 10 ans tout au plus, était vers l'entrée de l'établissement. L'instit' lui demande de rentrer dans le rang, il ne le fait pas, elle vient le chercher et les deux jeunes hommes prennent ça pour une provocation et la rouent de coups aunsi qu'une de ses collègues qui venait lui porter secours.

A la base, déjà la scène est assez surréaliste. Une autorité supérieure demande à un gamin de se mettre en rang et la famille trouve ça inacceptable au point de frapper la personne en question.

A cela deux remarques :

- De toute évidence, le niveau d'éducation du grand frère et de son pote n'excède pas celui d'un poulpe. Il ne sait pas ce qu'est l'autorité et ne l'accepte pas. Au lieu de dire à son petit frère "allez vas-y, tu vas te faire engueuler sinon", il ne lui vient rien d'autre à l'idée que de se dire "ouah l'aut' eh zyva comment elle zeuco à mon reufré, j'vais t'niquer ta seura moi", et sur cette phrase émouvante il sort les mains de la chaleur de sa poche pour les réchauffer encore un peu plus sur le visage de la maîtresse qui ne faisait que son travail éducatif. Bravo mec, t'iras loin dans la vie, et ton petit frère aussi, avec des principes pareils. Au mieux en prison, au pire au fond d'une impasse avec dans l'estomac le couteau d'un membre d'une bande rivale.


- Mais le plus incroyable fut le commentaire du journaliste qui ajouta cette phrase très appropriée : "Cela repose la question de l'accès aux établissements scolaires à des personnes qui n'ont rien à y faire". Ca laisse un peu pantois ce genre de phrase. Si les deux gars n'avaient pas pu entrer dans l'établissement, ils auraient attendu la maîtresse à la sortie en fin de journée, voilà tout (car nul doute qu'ils avaient le temps, je n'imagine pas de tels personnages sous l'autorité d'un employeur).

Aaah mais OK, j'y suis : si l'agression se passe en dehors de l'école, l'Education Nationale n'a plus la moindre responsabilité. Voilà où le journaliste voulait en venir. Car cette histoire concerne évidemment la Direction de l'école, l'inspection d'académie et nul doute que De Robien lui-même se déplacera aussi à son chevet pour montrer un air compatissant au JT de TF1. Sans compter que Sarkozy aura sûrement gardé cette affaire sous le coude pour la ressortir quand viendra dans la campagne la question de la sécurité. Bref, la question de l'accès à l'établissement n'est qu'une dérobade et permet de masquer le fond du problème : la sécurité d'une personne qui fait son travail d'éducation, travail que la famille du gamin ne fait évidemment pas, vu la mentalité du grand frère.

Mes hommages à ces deux femmes qui ne reprendront leur travail que par passion, car je ne connais pas beaucoup de personnes qui accepteront de continuer à bosser dans un endroit où leur sécurité physique ne peut-être assurée, où la barbarie et la bêtise pure effacent l'intelligence et l'acquisition de la sagesse, ce que l'école est justement sensée apporter.

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